Action Découverte | Infirmière Pédiatrique | Le 28 genève santé-social

 

L’équipe du 28 – genève santé-social remercie chaleureusement Léa B. d’avoir partagé son expérience et son parcours professionnel. Elle a accepté de répondre à quelques questions pour les personnes qui n’auraient pu être présentes.

 

Comment est née l’envie d’être infirmière ?

J’ai réalisé la formation d’infirmière parce que j’ai toujours voulu travailler avec les enfants. C’est en cherchant les formations disponibles que j’ai vu celle d’infirmière puéricultrice qui comprenait 3 années d’école d’infirmière et une année de spécialisation. Donc je me suis lancé dans ce métier.

 

Pourquoi le métier d’infirmière (secteur santé) plutôt que le secteur social ?

J’ai toujours été plus attiré par le fait de soigner les autres que le secteur social en général. Mais la part de relationnelle est très importante dans le métier d’infirmière.

 

C’est la relation à l’enfant qui te plaisait avant le côté technique du métier ?

Oui puisque avant de débuter la formation je n’avais pas le côté technique. Je l’ai découvert durant la formation. Tout d’abord chez les adultes, puis j’ai pu faire 2 stages en pédiatrie qui m’ont conforté dans mes premières envies. Entre les adultes et les enfants ce ne sont pas les mêmes techniques mais j’ai toujours préféré le relationnel à l’enfant.

 

Avant la formation tu as fait des stages avec des enfants ?

J’ai fait trois stages au lycée ; en crèche et en pouponnière qui m’ont conforté mon projet.

 

Après l’école obligatoire tu t’es tout de suite orienté dans la santé ?

Oui, j’ai fait 3 années de lycée en sciences médico-social où j’ai pu faire ces trois stages. Et j’ai passé le concours.

 

Tu as fait l’école avec une alternance de stages et cours. Tu n’as pas découvert un intérêt pour les personnes âgées ou handicapées par exemple ?

Non j’ai été conforté dans ma volonté de travailler avec les enfants. Mais j’ai aussi découvert d’autres service très intéressant dans le secteur adulte. Après la partie enfant a primé sur la partie adulte.

 

Dès l’obtention du diplôme tu as pu rentrer dans un service de pédiatrie, tu es resté combien de temps ?

J’ai travaillé pendant 4 ans en pédiatrie et 2 ans à la maternité à 50%. Actuellement je travaille aux urgences pédiatrique à Genève.

 

Pour quelles raisons est-tu venue en Suisse ? Comment sont les démarches ?

Je souhaitais changer de poste et ne trouvant pas de poste en pédiatrie sur France j’ai eu la chance de trouver un Contrat à Genève.

Les démarches de reconnaissance de diplôme ne sont pas forcément très longues mais coûtent chère et ne donne pas l’assurance d’obtenir un poste.

 

Et après ce contrat, tu penses rester en Suisse ?

Ça dépend si on me propose un poste. Pour moi ce n’est une question de frontière je choisirais l’environnement de travail le plus sain pour faire mon métier. Je préfère travailler sur France avec un salaire moins élevé mais avec une équipe au top et des possibilités d’évolution de carrière.

 

Dans ton métier, tu penses que c’est important les conditions de travail ? On ne peut pas se satisfaire d’un salaire élevé ?

Actuellement oui. Je pense que c’est un métier ou on apprend toujours plus. Il s’agit d’un secteur large où on peut découvrir pleins de chose. Et à l’âge que j’ai, j’ai envie de faire le tour du pôle pédiatrique, mère-enfant. Je ne veux pas rester 3-4 ans dans un secteur qui ne m’apporte rien. Ce n’est pas un point de vue qui est partagé par tout le monde et le salaire apporte souvent une satisfaction suffisante.

 

Qu’est-ce que fait une infirmière ? y-a-il une journée type ?

Une infirmière a pour rôle la prise en charge des patients que ce soit sur rôle propre ou rôle prescrit c’est-à-dire qu’elle dispense des soins prescrit par le pédiatre (par exemple une prise de sang) et des soins de nursing comme la toilette par exemple. L’infirmière doit organiser ses soins en fonction de l’organisation du service et en fonction de leur priorité. Le mieux est de regrouper les soins afin de ne pas déranger le patient trop souvent et qu’il est le temps pour se reposer et récupérer.

L’infirmière a également le rôle de la tenue du dossier de soins pour chaque patient et la transmission (orale et écrite) des informations à l’équipe.

L’infirmière n’a pas qu’un rôle technique, elle a aussi un rôle relationnel très important et le rapport de confiance avec le patient doit être de qualité afin que les soins se passent dans les meilleures conditions possibles.

Il n’y a pas de journée type, le déroulement d’une journée dépendant du service dans lequel on travail et les imprévus sont souvent nombreux.

 

Tu penses que c’est un métier qui peut être fait jusqu’à la retraite ?

Je ne sais pas, c’est un métier qui est usant, c’est un métier du soin, de l’humain qui demande de l’implication personnelle et qui à long terme est tout de même fatiguant. Tout dépend des conditions de travail aussi. Je connais des personnes qui ont fait toute leur carrière à l’hôpital et qui veulent rester dans les soins. Alors pourquoi pas continuer jusqu’à la retraite. Après je peux comprendre qu’il y ait un épuisement professionnel, personnel et des conditions de travail qui sont pas toujours optimales, malheureusement. Donc parfois l’envie de changer. On a des horaires décalés, de nuits ou le weekend ce qui implique une certaine organisation.

 

Tu penses qu’il est difficile de reprendre après une pause ?

Il y a beaucoup de choses qui reviennent rapidement. De toute façon quand on revient dans un service on est doublé quelques temps. Malgré tout on apprend beaucoup sur le tas. Après 10 ans de pause je sais pas ce que ça peut donner mais on ne perd pas si vite que ça il faut se remettre à jour et faire un effort pour se documenter et chercher à s’intéresser.

 

Est-ce que tu as quelques anecdotes du métier d’infirmière ?

Les choses qui marquent beaucoup sont la reconnaissance des familles, des enfants. Souvent trop faible de la part de la hiérarchie. Le fait d’avoir un enfant qui revienne quelques mois après et qui nous fasse la bise, qui nous remercie et qui nous dit que la prise en charge était top. Et que les parents partent avec le sourire, on ne demande pas une boite de chocolat à chaque fois, mais c’est bien aussi (rires). Mais ne serait-ce qu’un merci, c’est déjà énorme surtout en ce moment où tout est du. C’est toujours agréable d’avoir une reconnaissance notamment auprès de ceux qui ont été hospitalisé sur une longue durée, et qui ont eu des soins douloureux.

Il y a une tradition dans le milieu, à chaque départ la personne passe sous la douche (rires).

Après il faut une très bonne cohésion d’équipe. Quand on travaille avec de l’humain si entre collègue on ne peut pas s’entendre c’est difficile de faire son travail, surtout qu’on travail en équipe. Il faut une équipe solide sur qui on peut compter.